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Fluctuat nec mergitur : ces moments historiques où Paris s’est relevée

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Plus qu’une ville, Paris est un monument. Un monument qui s’est relevé au rythme de son Histoire, de ses habitants qui ont toujours fait preuve d’un courage et d’une détermination exemplaires pour continuer à vivre malgré l’effroi. La devise de la ville « Fluctuat nec mergitur » (Il est battu par les flots, mais ne sombre pas) a toujours fait écho, comme une ode contre l’abattement, aux menaces qui entouraient Paris. Oui, l’âme de Paris est indestructible.

Paris attaquée, à travers l’histoire, c’est arrivé plus d’une vingtaine de fois : des sièges romains de Lutèce pendant la guerre des Gaules, aux différents attentas qui ont émaillé la capitale depuis 50 ans. S’il est compliqué d’estimer l’impact psychologique du siège d’Attila en 451, certains évènements plus récents ont durablement marqué le paysage parisien.

La période la plus meurtrière de la ville se déroule entre septembre 1870 et mai 1871, cela coïncide avec la guerre contre la Prusse et la révolte de la Commune. Les pertes sont lourdes et il est dur de faire une estimation, au total, entre le siège allemand puis la répression contre les communards durant la « Semaine sanglante » (21 au 28 mai 1871), il y aurait eu entre 30 000 et 60 000 morts. Il est difficile de sortir quelque chose de positif d’un évènement aussi violent, surtout qu’il s’agissait (pour la Commune) de Français combattant d’autres Français.

Néanmoins, la ville va être entièrement reconstruite, des nouveaux bâtiments vont émerger, comme la basilique du Sacré-Coeur. La capitale, bien que perdant sa municipalité, va avoir droit à un lifting complet. Le gouvernement en exil à Versailles finira par revenir, et sous la IIIe République naissante, Paris va connaître une période de prospérité économique : c’est la « Belle époque ». La ville s’embellit, plusieurs expositions universelles s’y déroulent, notamment celle de 1889 qui a vu la construction du plus emblématique symbole de la cité, la tour Eiffel. Cinémas et métros apparaissent, la Ville Lumière n’usurpe pas son nom.

Paris chahutée se redresse, malgré la Première Guerre mondiale, malgré la crise économique, puis, la ville va s’éteindre quelques années. Entre juin 1940 et août 1944, comme le reste du pays, elle est occupée par les nazis. Si la cité est relativement épargnée en termes de morts ou de destructions, elle n’est pas pour autant libre. Mais malgré les rationnements, la tension permanente et la milice, les Parisiens restants essayent de vivre, de ne pas se laisser abattre, en rêvant à des jours meilleurs. Et ils arriveront, lorsque le 25 août 1944, après plusieurs jours de combats, la capitale est officiellement libérée. Contrairement aux souhaits d’Hitler, Paris ne brûle pas, son coeur est intact, les Parisiens debout, prêts à participer au redressement d’une ville qui entend bien reprendre sa place parmi les premières villes d’Europe, et le général de Gaulle libre de clamer un discours historique.

Depuis, Paris et la France ont connu quelques soubresauts, moins tragiques qu’une guerre mondiale, mais certains faits inattendus vont une fois de plus mettre à l’épreuve le moral des habitants. L’OAS, mai 68, l’explosion de la rue des Rosiers, autant de perturbations qui ont émaillé la deuxième partie du XXe siècle, mais sans jamais faire entrer Paris dans une psychose. Cependant, depuis 1995 et l’attentat de la station Saint-Michel, puis le 11 septembre 2001 à New York, la crainte d’une nouvelle action terroriste est née, mais s’est dissipée : on pensait Paris intouchable.

Puis l’horreur s’est rappelée à nous le 7 janvier 2015, lorsque des terroristes ont assassiné 17 personnes. Toutefois, après les massacres de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher de Vincennes, les Français, et Paris en tête, même si peu confrontés à une telle violence depuis 70 ans, ont réagi de la meilleure des façons, sans céder à la panique, ni à la peur. Les soutiens se sont succédé et, le 11 janvier 2015, Paris et la France ont connu les plus grosses manifestations jamais recensées dans le pays. Un hommage aux victimes comme une démonstration du courage et de la détermination face à la barbarie. Près de deux millions de personnes ont défilé dans les rues de Paris, soit la quasi-totalité des habitants de la capitale, preuve que rien ne peut broyer cette ville.

À travers tous ces exemples, il est aisé de comprendre que Paris ne sombrera jamais. Les Parisiens continueront toujours à sortir, à boire, à danser, à faire l’amour. Vivre, en somme. « Respirer Paris, cela conserve l’âme » écrivait Victor Hugo, comment ne pas lui donner raison ? Paris est une ville qui illumine le monde et elle le restera toujours.

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AUTEUR
Louis Royer